On est tous familiers de cette bouteille bleue de gin à l’effigie de la reine Victoria, mais qu’en est-il réellement de sa production ? C’est ce que nous sommes allés découvrir à environ deux heures de route de Londres, à la distillerie Laverstoke Mill où, depuis son ouverture en 2014, le fameux Bombay Sapphire est désormais réalisé, à raison de quelques 42 millions de bouteilles par an.
Notre visite débute à l’Empire Room où, outre le line-up Bombay, se trouve une très impressionnante collection de gins de toute sortes. De quoi comparer des heures durant la production mondiale de London Dry, Old Tom, Plymouth et autres Genever, etc. si le coeur vous en dit. C’est évidemment tentant, mais le temps nous est compté et on enchaîne donc sur l’un des symboles de cette nouvelle distillerie : sa serre où sont exposées sous un micro-climat – généré grâce à la chaleur dégagées au cours des distillations – les différentes plantes aromatiques utilisées dans les recette du célèbre gin.
On approfondi ensuite le sujet à deux pas via un atelier où les matières sèches sont présentées. On peut voir, toucher, sentir, et ainsi mieux appréhender les 10 ingrédients qui composent Bombay Sapphire en particulier.
Place ensuite aux différents alambics, pas moins de quatre, qui chauffent et infusent lentement (compter ici 6h30 de distillation pour 2 700 litres de gin Bombay Sapphire ou 700 litres de Star of Bombay) les vapeurs produites avec les plantes aromatiques / épices vues auparavant, minutieusement placées dans des paniers botaniques au dessus des pots, et le tout sous bon contrôle. Les différentes mix sont d’ailleurs codés par lots, simplement « A » et « B », préparés à Genève afin que personne ne connaissent les proportions exactes des différents éléments utilisées, celles-ci étant gardées secrètes dans un coffre en Suisse (et dans la tête d’Ivano Tonutti, son maître de la botanique).
Enfin, la visite d’achève par un petit aperçu des immenses cuves où Bombay stocke son alcool de grain, ainsi que les deux chaudières qui permettent de faire tourner tout cela sans discontinuer (352 jours par an) et de manière optimale avec un soin particulier apporté à la durabilité. Comme vu plus tôt par exemple, la chaleur produite est réutilisée pour chauffer les serres, mais aussi pré-chauffer les batchs suivants, tandis que l’eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes, et les plantes, épices, zestes usées sont recyclées par compostage.