Hudson Whiskey célèbre cette année son 10ème anniversaire. A cette occasion, on vous avait relayé cet été un intéressant documentaire sur la distillation artisanale aux Etats-Unis : « From Grain to Glass : An American Craft Spirits Renaissance ». Alors que le film refait parler de lui ces derniers jours, profitons-en pour se refaire une petite piqure de rappel sur cette approche américaine de la distillation, fortement influencée par la prohibition du début du siècle…
En effet, lorsque le tristement célèbre traité Volstead décrète la Prohibition et met fin à l’industrie des spiritueux en 1920, les traditions liées à l’art de la distillation sont très vite éradiquées (ou pas… 😉 ). Jusqu’à il y a 10 ans, finalement assez peu de distilleries existaient aux USA*, et elles étaient éparpillées à travers le pays ; chacune sous l’emprise des restrictions et lois de ce qu’il reste du traité Volstead. On pense notamment à certains « dry county » qui perdurent aujourd’hui encore, notamment du côté de Lynchburg…
Aussi, lorsque Ralph Erenzo (un ancien alpiniste professionnel, pour l’anecdote), entreprit de créer la Tuthilltown Distillery en 2003, dans la vallée d’Hudson à quelques heures de route de New York dans l’état du même nom, il dût s’armer de patience et vaincre la législation régionale. Ses efforts ont engendrés des changements dans les lois et taxes qui sont maintenant en faveur des exploitations agricoles et distilleries locales.
Depuis, ce sont plus de 330 distilleries qui ont émergées dans la continuité de l’explosion du mouvement des distilleries artisanales (cf. nos petits billets sur Corsair, Greenbrier ou Donner-Peltier par exemple… en attendant qu’on vous conte prochainement nos aventures « spiritouristiques » du côté de Brooklyn), phénomène que décrit justement le film grâce à Han Shan, son brand ambassador.
Il explique notamment :
En 10 ans, depuis que Hudson est devenu le premier whisky créé dans l’état de New-York depuis la fin de la Prohibition, la hausse des distilleries artisanales a produit un choc sismique pour le marché des spiritueux vieux de plus de 10 ans – avec des bénéfices pour les distillateurs, les connaisseurs de whiskey, les agriculteurs et les économies locales. Et aucun signe de ralentissement n’apparaît !
Bref, si vous aviez manqué notre précédent billet sur le sujet, il n’est pas trop tard pour vous servir un petit whiskey et enfin découvrir tout ça… 🙂
* D’après Michael Kinstlick (Coppersea Distilling), il n’y en avait que 6 en 1990, environ 25 vers 2000 et plus de 250 en 2012.
