Comme évoqué lors de mon récit du dernier Tales of the Cocktails, j’ai profité de ma dernière journée à la Nouvelle Orléans pour partir en vadrouille dans le bayou. J’y ai fait la découverte de la distillerie Donner-Peltier, située dans la petite ville de Thibodaux en Louisiane, à environ 1h20 de route de NoLa. Près de deux mois après cette première visite en terres américaines (car elle en annonçait bien d’autres, comme vous le découvrirez ces prochaines semaines), il est à présent temps de vous livrer, enfin, ce petit récapitulatif… !

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Une fois le trajet terminé, on découvre la facade toute vitrée de la distillerie, dressée comme au milieu de nul part sur le bord de la route, à côté de vastes champs. L’entrée ouvre sur une petite boutique où vous pouvez acheter du merchandising à l’éffigie de la marque, tout en sirotant un petit cocktail, grâce au bar installé sur place. Taryn Clement, manager de la distillerie, et Tyson Frizell, head distiller, nous accueillent alors et débutent la visite en nous contant l’histoire de la distillerie ainsi que des produits qui y sont distillés.

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L’idée de la distillerie est née durant l’été 2010 alors que Henry (pédiatre) et Jennifer Peltier passaient leurs vacances en compagnie de Tom (alors neuro-chirurgien) et Beth Donner (qui travaillait dans la finance). Alors qu’ils sirotaient ensemble des verres de rhum, Tom eut une révélation et déclara qu’ils devraient s’associer pour en faire eux-mêmes ! Ce qui ressemblait tout d’abord à une blague entre amis un peu trop alcoolisés s’avéra en réalité très sérieux. Réalisant qu’ils vivaient en Louisiane, une terre où pousse beaucoup de canne à sucre, l’idée ne paraissait pas si folle après tout, et ils furent même étonnés que personne dans la région ne le fasse déjà.

De retour de vacances, l’idée fît son chemin et, en 2011, les amis devinrent enfin partenaires. Alors totalement inexpérimentés dans le domaine de la distillation, ils se mirent à lire, étudier le sujet en profondeur et à en apprendre toutes les subtilités. Il s’équipèrent ensuite de la meilleure manière qu’ils pouvaient (système de filtration de l’eau, réservoirs de fermentation, alambic de 3000 litres, …) et la distillerie était née !

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Ils se concentrèrent alors sur la meilleures manière de sourcer leurs matières premières pour réaliser leur rhum, ce qui les conduit à s’orienter en parralèle vers une vodka de riz également (une première aux USA, et un véritable challenge en terme de production apparemment). Il s’agissait en effet de combler le manque potentiel de mélasse auquel ils pourraient faire face pour produire leur rhum toute l’année, là où le riz est disponible en abondance en Louisiane.

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Ils ont depuis affiné leur savoir-faire et, loin de s’arrêter là, aujourd’hui Donner-Peltier Distillers produit 3 rhums différents (sous le nom Rougaroux, en référence à une créature légendaire associée à la région), une vodka de riz (Oryza Vodka), et a étendu ses expérimentations avec un gin (à base d’alcool de riz également : Oryza Gin), et un whiskey (LA1 Whiskey).

Le tour est donc l’occasion de découvrir ces différents produits (avec un gros faible pour leur vodka pour ma part) et de visiter les installations. Le plus étonnant ici est certainement l’utilisation d’un unique alambic (de 800 gallons tout de même, nommé Betty pour les intimes) doté de 2 colonnes pour l’essentiel de la production. En effet, avec tous ces différents produits (rhums, vodka, gin et whiskey), chacun d’eux nécessite des méthodes différentes (notamment avec le riz, où l’un des challenges consiste à éviter qu’il ne devienne gélatineux lors de la production du mash) et rendent donc, on l’imagine, l’usage de l’alambic particulièrement délicat en termes de timing. De toute évidence, une belle organisation est nécessaire pour gérer convenablement ces différents calendriers et distiller les différents alcools de la meilleure des manières, et au bon moment.

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Un grand hangar est sinon placé légèrement en marge du reste, servant à accueillir en particulier les fûts destinés au vieillissement du whiskey produit jusqu’à présent. Et la place ne manque pas aujourd’hui, preuve que Donner-Peltier Distillers ne compte pas en rester là. L’embouteillage et l’étiquetage est sinon réalisé manuellement, avec l’aide de la famille notamment, et c’est d’autant plus étonnant de constater la qualité et les nombreux prix déjà reçus par ces différents produits en si peu de temps ! Pour la distribution en France, on attendra sans doute, mais si vous avez l’occasion de passer dans le coin (ou plus globalement aux USA), c’est indéniablement très intéressant à découvrir !

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